25th January 2022

Comment se procurer de l’argent liquide en Suisse à l’avenir?

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« Victoire du numérique, le numéraire, en voie de disparition. » Ce genre de titre fait régulièrement la une des médias. La réalité est cependant un peu plus complexe. Quel avenir pour le numéraire en Suisse ? Ou, pour le formuler autrement : comment les Suissesses et les Suisses se procureront-ils de l’argent liquide à l’avenir ?

L’entreprise Six s’est elle aussi penchée sur la question. Les auteurs de son livre blanc (« The Future of Money ») esquissent plusieurs scénarios relatifs à l’avenir du numéraire en Suisse (et ailleurs).


Le numéraire est mort, vive le numéraire !


La plupart des études consacrées à l’avenir du numéraire n’hésitent pas à affirmer que l’argent liquide est toujours le moyen de paiement le plus utilisé. Or, ce « toujours » semble impliquer que les paiements en espèces seraient en voie de disparaître peu à peu de notre vie quotidienne.


C’est précisément le contraire ! Toutes les études spécialisées de ces dernières années montrent que la circulation de numéraire dans le monde est en hausse. En fait, le volume de billets et de pièces ne cesse d’augmenter.


Cependant, les paiements en espèces dans les commerces baissent d’année en année. Comment expliquer ces tendances contradictoires ? Il est en effet possible que les gens utilisent l’argent liquide autrement, parce qu’ils le considèrent comme une réserve de valeurs. Des crises mondiales telles que la pandémie de COVID-19 poussent apparemment la population à se tourner vers une ressource qui a fait ses preuves depuis des siècles : l’argent liquide.


L’argent liquide, un moyen d’inclusion financière


Les défenseurs du paiement sans espèces, en particulier du paiement mobile, citent systématiquement l’exemple de la Suède, où les menues dépenses, par exemple à la boulangerie, se règlent sans problème par carte ou par smartphone.


Les descriptions élogieuses de ce monde sans numéraire occultent souvent un aspect important : l’argent liquide est un moyen d’inclusion financière ! Tout le monde comprend le fonctionnement de l’argent liquide, tout le monde peut l’utiliser. Ce n’est pas le cas des nombreux systèmes modernes de paiement sans espèces. Dans nos sociétés, certaines personnes n’ont pas les moyens d’acheter un smartphone. D’autres (et pas uniquement des personnes âgées) éprouvent des difficultés à utiliser des outils techniques. En outre, en raison de leur situation financière, certains groupes de la population sont obligés de recourir aux transactions en espèces. (Notre infographie présente d’autres motifs d’utilisation de l’argent liquide.)


Tous ces publics sont exclus de la société sans numéraire. L’exemple de la Suède permet toutefois de mettre en évidence les problèmes liés à l’utilisation du numéraire, ce qu’ont fait les auteurs du livre blanc de Six.

Le déclin de l’argent liquide en Suède n’est pas le résultat d’une décision populaire. Cette évolution est liée au fait que pour les banques, il est de moins en moins rentable d’assurer l’approvisionnement en argent liquide de la population à travers d’un réseau d’automates bancaires sur l’ensemble du territoire. À l’instar des autres établissements financiers, ailleurs dans le monde, les banques suédoises doivent elles aussi maîtriser leurs coûts.


En raison de la suppression progressive des automates bancaires pour des motifs de rentabilité, il est toujours plus difficile pour la population de s’approvisionner en argent liquide pour faire ses achats. Les consommatrices et consommateurs se tournent alors vers des solutions alternatives, ce qui fait encore baisser le taux d’utilisation des automates restants, et accélère leur disparition.


Le cycle du numéraire, une question d’efficience


Ce serait donc la fin de l’argent liquide ? Loin de là ! Les spécialistes de Six l’affirment eux aussi clairement. La probabilité d’un tel scénario est faible, d’autant plus qu’une société sans numéraire ne serait réalisable que dans les États dont le gouvernement pourrait l’imposer.


Ces considérations montrent toutefois que la distribution et le traitement efficient et rentable de l’argent liquide exigent un bon fonctionnement du cycle du numéraire. Diverses possibilités restent à explorer dans ce domaine.

Tout d’abord dans les commerces, qui peuvent adopter des solutions techniques pour rendre le traitement du numéraire plus efficient. Il s’agit notamment de limiter au maximum les transports, l’un des plus gros facteurs de coûts. Cette option est réalisable si les commerces assument le rôle des banques et proposent des services de retrait à leurs caisses.


La clientèle pourrait ainsi se procurer de l’argent liquide au moment de payer ces achats à la caisse. Ce modèle est déjà très répandu ailleurs en Europe.


Avantages du retrait d’argent en magasin (cash back) pour les commerces :

  • réduction des fonds en espèces sur place
  • moins de transports de fonds, donc moins de frais
  • recettes supplémentaires sous forme de commissions bancaires
  • amélioration de l’expérience client
  • fidélisation de la clientèle



Indispensables : des systèmes de recyclage des espèces


Afin que la clientèle lui réserve un accueil favorable, la rapidité, la convivialité et la sécurité du retrait d’espèces en magasin doivent être garanties. En outre, la rentabilité de ce service est un facteur déterminant pour les commerces. Les systèmes de Cash Management de GLORY sont une solution optimale pour répondre à ces attentes. Gage supplémentaire de sécurité : la distribution de l’argent liquide se fait par le système de recyclage des espèces et non pas directement à la caisse. En outre, ces systèmes vérifient l’authenticité des billets distribués, ce qui offre une protection contre les faux, bloquent des accès non autorisés et réduisent des erreurs lors du retrait. La clientèle bénéficie d’une meilleure protection de sa sphère privée, car l’argent est remis de manière anonyme par un automate et non pas par le personnel du magasin. Cet aspect joue un rôle important pour l’acceptation du retrait en magasin.


Les cryptomonnaies, successeurs de l’argent liquide ?


Qu’en est-il des cryptomonnaies, très controversées actuellement ? Remplaceront-elles un jour l’argent liquide ? Six juge faible à moyenne la probabilité qu’un tel scénario se réalise.


Ces monnaies dématérialisées, dont le bitcoin est la plus connue, doivent d’abord prouver qu’elles sont bien plus qu’un objet de spéculation. En outre, leur utilisation est beaucoup plus complexe sur le plan technique que le paiement par smartphone.


Les monnaies numériques des banques centrales (CDBC, Central Bank Digital Currency), quant à elles, sont encore loin de pouvoir franchir les étapes de la conception et des tests, d’autant plus qu’elles semblent être destinées en premier lieu au monde des affaires.


Nous pourrons donc continuer à payer en espèces. Afin qu’à l’avenir également, toutes et tous puissent y avoir accès, il est indispensable que le traitement du numéraire gagne en efficience.